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Les douanes du port d’Alger déjouent une opération de fraude

Pas de relâche pour les services de douanes du port d’Alger. En ce début de mois, une opération de contrôle de routine a permis de mettre la main sur une cargaison de 340 bouteilles d’alcool de luxe, dissimulées dans un conteneur à l’apparence banale.

L’affaire, bien que classique dans la forme, illustre la complexité croissante des réseaux de fraude qui visent à introduire illégalement des boissons alcoolisées sur le marché algérien.

Cette opération fait écho à d’autres saisies importantes réalisées ces derniers mois dans le pays. À Oran, par exemple, près de 10 000 bouteilles ont été confisquées dans un entrepôt clandestin. À El-Oued, plus de 20 000 bouteilles ont été interceptées lors d’un contrôle routier sur un convoi suspect.

Ces chiffres traduisent une tendance inquiétante, mais aussi la montée en puissance des dispositifs de lutte contre la contrebande. Chaque interception permet d’affaiblir un peu plus les circuits parallèles, et de sécuriser davantage le marché national.

Une cargaison camouflée parmi du matériel de pêche

Les faits remontent à la fin du mois de mars. Lors d’un contrôle effectué sur un conteneur arrivé au port d’Alger, les agents de la brigade des douanes ont relevé plusieurs incohérences dans la déclaration de la marchandise. Présenté comme un lot de matériel de pêche, le contenu du conteneur a été passé au peigne fin.

C’est là que la supercherie a été mise au jour. Derrière les boîtes contenant effectivement du matériel de pêche se trouvaient des caisses soigneusement calées, renfermant au total 340 bouteilles d’alcool haut de gamme. Whisky, vodka, gin, les marques étaient pour la plupart étrangères et bien connues dans le segment premium.

Une importation interdite repérée par les douanes du port d’Alger

Ce type de fraude n’est pas nouveau pour les services de contrôle maritime. Dans ce cas précis, aucun document n’autorisait cette importation. Le transitaire avait, selon les premiers éléments de l’enquête, maquillé les papiers pour faire passer la cargaison inaperçue. La valeur estimée des bouteilles dépasse plusieurs millions de dinars, ce qui classe cette affaire parmi les plus importantes saisies effectuées cette année au port d’Alger

Cette saisie n’est pas un cas isolé. Depuis le début de l’année, les services douaniers et de sécurité ont intensifié les contrôles dans les ports, aéroports et points de passage terrestres. L’objectif est clair : endiguer l’entrée sur le territoire de produits soumis à des restrictions, dont les boissons alcoolisées font partie.

Derrière ces opérations se trouvent souvent des réseaux structurés, bien informés des failles du système, et capables de contourner les dispositifs de surveillance. D’après des sources proches du dossier, les marchandises saisies au port d’Alger étaient destinées à alimenter des circuits parallèles dans plusieurs grandes villes du pays, où la demande pour les produits alcoolisés de luxe reste élevée malgré leur prix et leur rareté.

Marché noir et économie parallèle : un phénomène en expansion

La contrebande d’alcool en Algérie n’a rien d’anecdotique. Elle alimente un marché noir bien implanté, qui fonctionne en parallèle des circuits officiels et échappe à toute fiscalité. Les bouteilles introduites illégalement sont ensuite écoulées dans des points de vente clandestins, ou directement auprès de clients aisés via des réseaux privés.

Ce commerce souterrain a des conséquences directes sur les finances publiques. L’État se voit privé de taxes douanières, de TVA et d’autres redevances, alors que le secteur du commerce légal subit une concurrence déloyale. À cela s’ajoute un enjeu de santé publique : certaines boissons contrefaites ou mal stockées présentent un danger réel pour les consommateurs.

Une vigilance accrue dans les ports et aéroports

Les autorités ont annoncé récemment un durcissement des contrôles dans les infrastructures stratégiques du pays. Le port d’Alger, principal point d’entrée des marchandises maritimes, est désormais équipé de scanners plus performants, capables d’identifier avec précision les anomalies dans les cargaisons.

Les agents, quant à eux, bénéficient de formations régulières pour affiner leur capacité d’analyse des documents de transport et de détection des marchandises dissimulées. La coordination entre les différentes structures (douanes, gendarmerie, police des frontières) est également renforcée dans le cadre d’un plan national de lutte contre la fraude commerciale.

L’importance des contrôles documentaires

Dans l’affaire du port d’Alger, c’est d’abord un doute sur la conformité des documents présentés qui a mis les douaniers sur la piste. Le manifeste de fret, la déclaration d’importation, les factures commerciales… autant de documents qui, à première vue, paraissaient en règle, mais contenaient des anomalies sur les quantités et les descriptions des produits.

C’est ce contrôle rigoureux des documents qui a permis de repérer le conteneur suspect et d’ordonner une inspection physique approfondie. Sans cette étape cruciale, la marchandise aurait probablement pu être livrée sans encombre à son destinataire.

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